Après la décroissance provoquée par l’ouverture du pont Victoria, des notables de Longueuil entament des démarches pour que l’agglomération devienne municipalité de ville. Ce statut lui est accordé en février 1874. La même année, une force de police est créée. L’année suivante, l’éclairage de rue et le téléphone sont implantés, et des travaux sont entrepris pour doter Longueuil d’un réseau d’aqueduc.
Au cours de la décennie 1880, le conseil de ville facilite la venue de manufactures et la création d’emplois en subventionnant plusieurs entreprises. Un chemin de fer sur glace reliant Longueuil à Hochelaga est en service de 1880 à 1883.
Parallèlement au développement économique, des loisirs structurés s'organisent avec l’implantation d’un club de baseball, d’un cercle d’art dramatique, d’une section de la Société Saint-Jean-Baptiste, de concerts au parc et de course à chevaux. Une patinoire et une chorale publique occupent les temps libres des citoyens dès 1898. Une équipe de hockey est formée dix ans plus tard.
Longueuil poursuit son développement en instaurant une Cour du Recorder par règlement municipal en 1893. La première décennie du XXe siècle voit de nombreuses améliorations dans la vie des citoyens. La Ville signe un contrat de vingt ans en 1901 avec la Royal Electric Company pour qu’un service d’électricité soit fourni aux citoyens de Longueuil. Des trottoirs permanents sont construits et quelques rues sont pavées. Un tramway électrique entre en opération et permet le développement de la villégiature. Pour payer toutes ces améliorations, la ville devra faire modifier sa charte.
Le village de Longueuil devient ville en 1874 et la première décision de son nouveau conseil de ville est d’autoriser la construction d’un aqueduc. Suivant une pétition pour une meilleure protection contre les incendies et la nécessité d’une eau potable pure et limpide, le premier aqueduc de Longueuil est inauguré en 1876. À l’origine, il est situé à l’angle des rues Saint-Charles et de Châteauguay.
Fondée en 1885 par Jules Lasnier, la chandellerie se trouvait à l'angle des rues Saint-Antoine et du Bord-de-l'Eau. Au tournant du XXe siècle, plusieurs petites industries artisanales voient le jour. Souvent, comme le montre la photographie, l’atelier (à l’arrière) est attenant à la résidence principale. La chandellerie s’agrandit au cours des années. En 1959, elle est incendiée, puis vendue en 1970 et démolie en 2005.
En l’absence de pont, les bateaux-passeurs vers Longueuil deviennent très tôt essentiels. Toutes sortes d’embarcations servent à rejoindre l’autre rive dont le Horse Boat mu par chevaux. Assez rapidement les bateaux à vapeur, dont Le Longueuil, dominent parmi les traversiers. Ce dernier fut en service entre 1865 et 1915. Des quais se trouvaient à l’extrémité nord des rues Victoria, Saint-Alexandre et Quinn.
Avant l’ouverture du pont Jacques-Cartier en 1930, les résidents prennent le tramway ou le vapeur pour se rendre à Montréal. L’hiver, ils peuvent profiter d’un pont de glace. Ces moyens de transport saisonniers nécessitent une organisation logistique importante pour les autorités municipales qui doivent s’assurer que le tramway arrête à la sortie du pont de glace ou qu’il se coordonne avec l’heure d’arrivée du vapeur.
Pour la première fois en 1855 et jusqu’aux années 1960, un enfant personnifie saint Jean-Baptiste dans le défilé de la Saint-Jean-Baptiste. En 1903, le jeune Paul Pratt, futur maire de Longueuil, incarne le personnage allégorique. Le petit Jean-Baptiste était choisi parmi les enfants des notables de la Société Saint-Jean-Baptiste.