Peuplé dès le Régime français, le territoire de Mackayville fait partie de la Municipalité de paroisse de Saint-Antoine. Au XIXe siècle, l’endroit est connu sous le nom de St.Lambert Heights. Propriétaire des lieux, le notaire montréalais Francis Samuel Mackay procède à leur lotissement au début des années 1910. Le rang de la Côté Noire (aujourd’hui Grande Allée) est la première route du secteur. L’arrivée du tramway en 1912 et l’ouverture du pont Jacques-Cartier en 1930 accélèrent la croissance du secteur. Le manque de logements abordables à Montréal et la crise économique de 1929 attirent une population ouvrière. Les conditions de vie sont difficiles avec des égouts à ciel ouvert, des rues en terre battue et une eau à la pompe non recommandée à la consommation.
Suivant une demande issue des résidents, Mackayville est constituée en 1947. La nouvelle ville compte alors près de 4 000 habitants. L’administration établit ses priorités et des emprunts importants sont effectués pour entreprendre de grands travaux d’infrastructures et l’aménagement de terrains de jeux.
En 1959, Mackayville devient la Cité de Laflèche. Toutefois, de nombreux conflits surgissent parmi les élus au cours des années 1960. Des allégations de fraudes se multiplient et ces querelles mènent à une mise sous tutelle de 1962 à 1968. En 1971, la Cité de Laflèche fusionne avec la Ville de Saint-Hubert. Elle fait désormais partie d’une ville en pleine croissance économique.
En 1946, les propriétaires de bâtiments construits à Mackayville constatent qu’environ 13 000 personnes résident dans la Municipalité de paroisse de Saint-Antoine, dont 4 000 à Mackayville. La localité est la plus éloignée du centre des décisions et elle n’est pas bien servie. Le 4 décembre, 177 propriétaires décident de demander aux autorités d’obtenir la permission d’incorporer leur secteur en ville.
La requête des résidents de Mackayville a mené à l’adoption de la Loi constituant en corporation la ville de Jacques-Cartier et la ville de Mackayville, sanctionnée le 10 mai 1947.
À la fondation du village en 1947, le conseil juge prioritaire d’assurer la propreté des rues et des fossés. En 1950, cette volonté de nettoyer les fossés, de réparer les rues non pavées et d’épandre de l’huile l’amène à lever une taxe spéciale sur les bâtiments imposables tout en exemptant les terres en culture. Les frais sont estimés à 9 400 $.
Pour remédier au chômage parmi les travailleurs saisonniers, les paliers de gouvernement accordent des subventions aux municipalités afin qu’elles entreprennent des travaux utiles. À l’hiver 1960-1961, la Cité de Laflèche profite d’une telle subvention. Pour faire travailler ses résidents au chômage, elle choisit de construire un terrain de jeux pour les jeunes. C’est ainsi que fut créé le parc Gérard-Philipps sur la rue Windsor.
Habité surtout par la classe ouvrière, le secteur de Mackayville se développe rapidement entre les années 1930 et 1960. Les maisons, dont plusieurs sont précaires, demeurent modestes, en majorité montées sur des blocs. La plupart sont recouvertes de goudron noir et de papier brique. Les rues sont en terre battue. Malgré tout, il y a de la place pour un jardin.