En 1949, la Ville de Jacques-Cartier est confrontée à un développement indiscipliné, à l’absence d’infrastructures de base et de moyens pour prendre des ententes, sans compter sa désorganisation générale. Ne voulant pas subir ces problèmes typiques d’une ville champignon et elles-mêmes étant somme toute bien organisées, les paroisses Saint-Josaphat et Saint-Maxime demandent à se détacher de la Ville de Jacques-Cartier pour devenir LeMoyne. Le plus petit territoire de la région fait à peine un kilomètre carré.
La ville développe peu d’infrastructures et de services. Elle prend plutôt des ententes avec Saint-Lambert et Saint-Hubert pour les services de la cour municipale, de la police et l’eau potable. Les résidents ont accès aux services de la bibliothèque, de la piscine et de la patinoire municipale de Saint-Lambert en 1980.
Typique des localités canadiennes-françaises jusqu’au début de la Révolution tranquille, l’église y est omniprésente et les seules activités sociales sont à caractère religieux. La criée pour les âmes assortie d’une vente publique de marchandises est encore pratiquée dans les années 1950 et 1960.
Ce sont peut-être les conditions de vie agréables quoique modestes qui font doubler la population entre 1951 et 1961. Cependant, faute de place pour la construction de nouvelles résidences, elle migre ailleurs par la suite. La baisse de population est importante, même critique au cours des années 1970. Le secteur est en déclin depuis. À la fusion de 2002, il est intégré à l’arrondissement de Saint-Lambert—Le Moyne, puis à l’arrondissement du Vieux-Longueuil en 2006.
Créée en 1909, la paroisse Saint-Josaphat est l’une des plus anciennes sur le territoire de Longueuil et se trouve dans un milieu se peuplant rapidement. Malgré la modestie des matériaux et du style, la construction respecte quelques notions de classicisme, dont la symétrie des ouvertures, les volumes décrochés sur les côtés et le fronton triangulaire de la porte. Nul doute qu’elle faisait la fierté des paroissiens.
En 1951, le territoire de LeMoyne est aux prises avec de nombreux cas d’insalubrité et de constructions délabrées. Pour pallier ces problèmes, la Ville adopte l’imposant Règlement de la construction de la ville de LeMoyne (no 33) qui concerne entre autres des notions de raccordement, d’urbanisme, d’ornementation, de salubrité et de sécurité. Une fois les plans approuvés, ils ne peuvent plus être modifiés.
En 1951, le conseil municipal poursuit ses objectifs de rendre le milieu plus sain et sécuritaire. Ville LeMoyne instaure un système de drainage des eaux coulant sur son territoire sans nuire aux besoins de circulation des résidents, notamment lorsqu’un fossé sépare la rue de leur résidence. Le règlement no 37 stipule les règles pour la construction d’un chemin, pont et ponceau sur un cours d’eau ou fossé.
Un service de pompiers volontaires est fondé dans la paroisse Saint-Maxime en 1934. Un camion de pompier fut acquis par le quartier deux ans auparavant. Il sera vendu aux confrères de la paroisse Saint-Josaphat en 1944.
Ville LeMoyne est typique des localités canadiennes-françaises jusqu’au début de la Révolution tranquille. L’Église y est omniprésente et les démonstrations publiques de la foi sont fréquentes. Les processions de la Fête-Dieu sont populaires jusqu’au milieu des années 1960. Pendant la procession, le prêtre est suivi par les paroissiens. Sous un dais soutenu par quatre notables, il porte l’eucharistie dans un ostensoir.
L’aménagement d’un terrain de jeux permet aux enfants de s’amuser, de courir librement. Le transport de la balançoire semble être une initiative de la communauté qui plait beaucoup aux enfants. Par ailleurs, le gant de baseball porté par l’un d’eux révèle qu’ils aiment improviser des parties de baseball sur les terrains vacants de la ville.
